Abstract

HISTORIQUE: De 20 % à 30 % des Canadiens qui vivent avec le VIH sont co-infectés par le virus de l’hépatite C (VHC), lequel est responsable d’une morbidité et d’une mortalité importantes. La prise en charge du VIH et du VHC est plus complexe en raison de l’évolution accélérée de la maladie hépatique, du choix et des critères d’initiation de la thérapie antirétrovirale et du traitement anti-VHC, de la prise en charge de la santé mentale et des toxicomanies, des obstacles socioéconomiques et des interactions entre les nouvelles thérapies antivirales à action directe du VHC et les antirétrovirauxOBJECTIF: Élaborer des normes nationales de prise en charge des adultes co-infectés par le VHC et le VIH dans le contexte canadien.MÉTHODOLOGIE: Le Réseau canadien pour les essais VIH des Instituts de recherche en santé du Canada a réuni un groupe d’experts possédant des compétences cliniques en co-infection par le VIH et le VHC pour réviser les publications à jour ainsi que les lignes directrices et les protocoles en place. Après une vaste sollicitation afin d’obtenir des points de vue, le groupe de travail a approuvé des recommandations consensuelles, qu’il a caractérisées au moyen d’une échelle de qualité des preuves fondée sur la classe (bienfaits par rapport aux préjudices) et sur la catégorie (degré de certitude).RÉSULTATS: Toutes les personnes co-infectées par le VIH et le VHC devraient subir une évaluation en vue de recevoir un traitement du VHC. Les personnes qui ne sont pas en mesure d’entreprendre un traitement du VHC devraient être soignées pour le VIH afin de ralentir l’évolution de la maladie hépatique. La norme de traitement du VHC de génotype 1 est un régime comprenant de l’interféron pégylé et de la ribavirine dosée en fonction du poids, associés à un inhibiteur de la protéase du VHC. Pour les génotypes 2 ou 3, une bithérapie classique est recommandée pendant 24 semaines s’il y a clairance virologique à la semaine 4 ou, pour les génotypes 2 à 6, à 48 semaines. On peut envisager de reporter le traitement chez les personnes ayant une maladie hépatique légère. Le VIH ne devrait pas être considéré comme un obstacle à la transplantation hépatique chez les patients co-infectés.EXPOSÉ: Les recommandations ne se substituent pas au jugement clinique personnel.