Abstract

CONTEXTE : Un nouveau traitement anti-immunoglobuline E (anti-IgE) contre l’asthme, l’omalizumab, a été approuvé au Canada.OBJECTIF : Passer en revue les données fondamentales et cliniques sur l’omalizumab et examiner le rôle possible de ce médicament dans la prise en charge de l’asthme au Canada.MÉTHODOLOGIE : Une recherche documentaire a été effectuée dans MEDLINE afin de repérer les études menées de 1960 à 2006 sur l’omalizumab. La recherche a également porté sur les résumés de réunions scientifiques récentes dans le domaine des maladies respiratoires et des allergies; par ailleurs, toute donnée non publiée a été demandée au fabricant. Après avoir revu et résumé les données, un comité mixte constitué de spécialistes des maladies respiratoires et des allergies a rédigé un ensemble de recommandations relatives à l’utilisation de l’omalizumab.RÉSULTATS : L’omalizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui se lie au domaine C epsilon 3 de la molécule d’IgE pour former des complexes immuns solubles qui sont éliminés par le système réticulo-endothélial. L’administration d’injections sous-cutanées espacées de deux ou de quatre semaines à la dose recommandée entraîne une diminution rapide des taux d’IgE circulantes libres. Lors de deux essais cliniques de phase III menés auprès de 1 405 adultes et adolescents atteints d’asthme modéré à grave qui recevaient des doses moyennes stables de corticostéroïdes en inhalation (CSI), l’omalizumab a diminué les taux d’exacerbation par rapport au placebo et a été associé à une amélioration des symptômes ainsi qu’à une épargne plus importante des corticostéroïdes. Dans un essai mené auprès de 419 patients atteints d’asthme grave non maîtrisé malgré l’utilisation de doses élevées de CSI et de la prise concomitante d’agonistes bêta-2 à action prolongée, les exacerbations graves étaient de 50 % moins fréquentes chez les patients traités par l’omalizumab que chez les sujets témoins. Des analyses rétrospectives ont permis d’identifier les caractéristiques des patients les plus susceptibles de répondre au traitement par l’omalizumab.RECOMMANDATIONS : L’omalizumab pourrait être envisagé comme traitement d’appoint dans les cas atopiques d’asthme grave non maîtrisé avec des traitements classiques par des doses optimales de CSI et un traitement d’appoint approprié (p. ex. : agonistes bêta-2 à action prolongée). En général, les patients sont classés en fonction de leur recours – traitement court et fréquent ou continu et oral – aux corticostéroïdes. Il ne faut amorcer le traitement qu’après avoir consulté un spécialiste pour confirmer le diagnostic et s’assurer que le traitement classique est optimal.