Abstract

HISTORIQUE: La présente étude se situe dans le contexte de l’expression verbale de la douleur chez l’enfant. Elle porte plus particulièrement sur la dimension qualitative de la sensation de douleur.OBJECTIF: Nous cherchons à repérer les particularités de l’expression verbale relativement à l’aspect qualitatif de la douleur.MÉTHODOLOGIE: La recherche a été menée auprès de 60 patients de quatre à 18 ans ressentant de la douleur, rencontrés dans un hôpital universitaire pédiatrique. Elle confirme en premier lieu l’origine des descripteurs sensoriels de la douleur, qui renvoient aux expériences perceptives passées de l’enfant, non nécessairement liées à la douleur. Ces expériences sont qualifiées de prototypiques, dans la mesure où, bien qu’elles soient liées à des contextes de vie variés, le type de rapport au monde qu’elles provoquent ne varie pas.RÉSULTATS: Dans ce cadre, le pincement, le tiraillement, le tapement, l’écrasement et l’appuiement, le picotement et le serrement constituent chacune des expériences sensorielles et motrices particulières dont la structure de base ne varie pas d’un contexte à l’autre. En second lieu, les résultats obtenus montrent que dès quatre ans, l’enfant est en mesure de comparer, puis de reconnaître une analogie entre une expérience exclusivement tactile et sa sensation de douleur.CONCLUSION: Ces résultats mettent en lumière le rôle primordial du raisonnement analogique dans l’expression verbale de la douleur, ce qui amène à affirmer que le niveau de développement cognitif de l’enfant n’est pas une variable a priori déterminante lorsqu’il s’agit de qualifier sa douleur.